Publication
Pour des recherches diaboliques.
Théorie et création inter-artistiques en laboratoire.
Sous la direction de Muriel Plana, Julien Garde, Saul Pandelakis
À la mémoire d'Emma Viguier
Heureuse et émue de vous annoncer la parution de deux articles.
"Il n'y a pas de fumée sans Faust. De la semonce méphistophélique à un acte plastique engagé".
"Pour en finir avec l'écartèlement. De la recherche-création à la recherche création", écrit à quatre mains, avec Emma Viguier.
"Dans cet ouvrage expérimental, le laboratoire de recherche en lettres, langages et arts LLA-CREATIS, de l’Université de Toulouse Jean-Jaurès, interroge la recherche-création interartistique. Pour ce faire, il se met en scène dans une perspective résolument créative et interdisciplinaire. C’est la dramaturgie hybride de Faust-Circuit, déambulation donnée le 17 juin 2022 sur le campus universitaire toulousain par un collectif constitué d’enseignants-chercheurs, doctorants, étudiants, responsable administrative et invités, qui constitue l’ossature de cet essai collectif théorico-pratique. En compagnie de Faust, mythique figure de la recherche savante, mais repensée, distanciée et actualisée, de Méphisto et de Marguerite, lecteurs et lectrices pourront déambuler au cœur d’une polyphonie de textes théoriques et critiques, théâtraux, littéraires et poétiques, de partitions, d’images d’œuvres plastiques, de photographies de spectacles et de performances, dans un livre-concept qui se veut, comme l’œuvre qui l’a inspiré, une mise en pratique alternative, dialogique, critique et utopique, de la recherche, de la création et de leurs relations les plus désirables."
Muriel Plana
Avec les contributions de :
Gabriela Acosta Bastidas, Barres Patrick, Lîlâ Bisiaux, Jérôme Cabot, Camille Dekeyser, Mylène Dubiau, Chloé Dubost, Katia Fallonne, le Collectif Faust, Ludovic Florin, Julien Garde, Nina Jambrina, Louis Patrick Leroux, Sephora Manuel, Monique Martinez, Florence Mouchet, Anne Pellus, Muriel Plana, Philippe Sahuc, Laurence Schnitzler, Yannick Simon, Frédéric Sounac, Emma Viguier, Hélène Virion.
Publication
Blast, numéro 14 de la revue Plastik, de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et de l’Institut ACTE.
Direction du numéro: Hélène Virion
Comité Scientifique : Agnès Foiret et Sirine Fattouh
Directeur de la publication : José Moure, directeur de l’Institut ACTE.
Directeur de la rédaction : Christophe Viart
Mise en ligne : Clara Joly
Avec les interventions d’auteurs, autrices, artistes, curatrices, Nayla Tamraz, Sirine Fattouh, Florian Gaité, Alain Declercq, John Cornu, Clara Joly, Michel Guérin, Muriel Plana, Anouck Durand-Gasselin, Camille Prunet, Nicolas Daubanes.
L'ensemble des articles est à découvrir, dès à présent, sur ce lien : https://plastik.univ-paris1.fr/
Visuel. Karim Kassem, Octopus, Liban, 2021.
Colloque International
Blast. Pour une esthétique de l’onde de choc.
Maison de la Recherche
Université Toulouse Jean Jaurès / Laboratoire LLA CRÉATIS / Commission recherche / Commission diffusion des Savoirs, 18 et 19 janvier 2024.
Co-direction Hélène Virion & Isabelle Alzieu
Avec les interventions de Guy Larroux, Hélène Virion, Anna Guilló, Alain Declercq, Sephora Manuel, Isabelle Alzieu, Marie Fraser, Sabine Forero Mendoza, Emeric Lhuisset, Sirine Fattouh, Angela Kahil Maalouf, Myriam Bâ, John Cornu, Alain Josseau, Michel Guerin, Nicolas Daubanes, Anouck Durand-Gasselin, Muriel Plana.
21 ans après le 11 et le 21 septembre, les silos touchés à Beyrouth le 04 août 2020 s’effondrent, les essais sur la bombe à hydrogène en Corée du Nord se poursuivent et les tirs d’obus sur le dernier réacteur en activité de la centrale ukrainienne de Zaporijjia ravivent des menaces d’explosions nucléaires. Entre risques prédictifs et prophéties martiales, le blast entendu comme le retentissement d’une explosion, comme l’ensemble des lésions organiques, traumatiques, dévastatrices provoquées par l’onde de choc, habite nos craintes, comme les représentations de la crise et du pire.
Les analogies entre Hiroshima, Fukushima et Zaporijjia, entre les nuages radioactifs et les nuées biélorusses, entre les débris de New York et ceux de Beyrouth, grondent d’une répétition alarmante. Face aux lésions dévastatrices liées à l’onde de choc, aux pressions produites par la déflagration, comment composer avec les débris, les cendres et les déportations? Il devient de fait urgent, face aux périls qui pèsent sur les dépôts de nitrate d’ammonium, sur les expérimentations, les sommations et les ultimatums qui entourent l’exploitation d’uranium, de plutonium ou d’hydrogène, de reconsidérer le blast en accord avec l’acception latine explosio. Même s’il ne s’agit pas de rejeter bruyamment ou de huer, lorsque le pire est un présage de plus en plus certain, lorsque le temps est à compter les victimes, relever les décombres et reconstruire sur les ruines, il est indispensable de penser l’engagement créateur comme une réponse active à l’onde de choc.
Le présent colloque se veut politique, en ce qu’il recèle une nécessité vive et pressante de produire, de créer, pour prendre position. Il incite face à ce que Clément Chéroux nomme le « déjà-vu » dans son essai sur le 11 septembre 2001, comme face à la récurrence des catastrophes artificielles, écologiques, aux menaces politiques et atomiques - plus que jamais prégnantes en ce jour où le président de la fédération de Russie menace d’user de la puissance nucléaire - de préserver, de témoigner, d’exhumer ce qui existe ou ce qu’il reste pour engager de nouveaux possibles poïétiques et politiques.
Douze ans après la conférence inaugurale au Centre Pompidou Metz, Le pire n’est jamais certain, 2010 il s’agit de donner la parole aux artistes, aux critiques, aux historiens de l’art, aux philosophes, comme aux curateurs, nationaux et internationaux, souhaitant aborder la création en prise avec l’onde de choc. Entre un effet de souffle dévastateur, une expérience assourdissante et/ou une crainte anxiogène ouvertes à une esthétique du désastre, dans la porosité entre le poïen et la praxis, entendons le blast et ses menaces comme un levier créateur, comme une sollicitation vive et pressante que les artistes investissent pour prendre position. Pensons pour cela son existant et ses possibles en recherche-création à l’instar des bandes sonores de Peter Cusack réalisées à Tchernobyl, de la vidéo Behind the Shield de Sirine Fattouh tournée à Beyrouth, de la série des 100 Suns de Michael Light, des Ruins of a future de Emeric Lhuisset, des oeuvres de Joana Hadjithomas, Khalil Joreige, Hans Haacke ou du film All Syria’s Future du collectif Abounaddara. Surtout ouvrons et oeuvrons par ses actualisations, par cette action de réduire en acte, à une conscience aiguë de l’urgence d’un monde à bout de souffle.
Publication
René Passeron, la création en acte
Direction Richard Conte
Coordination éditoriale Hélène Virion
Editions de la Sorbonne
2023
René Passeron était d'abord un peintre-chercheur et un orateur captivant. C'est parce qu’il avait lui-même une pratique artistique soutenue qu’il a su initier et promouvoir une approche de la création fondée sur les processus instaurateurs plutôt que sur l’analyse de l’œuvre achevée, comme le fait en général l’esthétique traditionnelle.En réinventant la poïétique chère à Valéry et en y intégrant l’expérience surréaliste, il a développé une philosophie originale de la création qui s’élargit à tous les domaines où il y a fabrication d’œuvre. Toute sa vie, il a forgé des critères opératoires définissant une création (unicité ; compromission de l’auteur ; statut de quasi-personne de l’œuvre). Artiste habité à la fois par le tragique de l’existence et le merveilleux de la rêverie bachelardienne, sa quête ressemble à une traversée expérimentale, d’abord en faisant passer l’esprit surréaliste dans l’abstraction lyrique, puis par cette « force du réel » dans ses tableaux des corps enfouis, dans ces objets trouvés et recomposés, jusqu’à la pratique des inimages, son invention la plus singulière, qui s’est déroulée sur plusieurs décennies.
Ce livre rassemble pour la première fois les contributions des acteurs essentiels de la longue vie de René Passeron, disparu en 2017. Ici les apports scientifiques et historiques entrecroisent les témoignages directs d’artistes et de poètes. Il comprend aussi des documents biographiques uniques et fait le point sur l’apport fondamental de ce philosophe-artiste.
Contributrices et contributeurs : Dominique Berthet, Dominique Chateau, Richard Conte, Yolaine Escande, Olivier Faron, Amos Fergombé, Michel Guérin,
Marc Jimenez, Jean-Clarence Lambert, Jean Lancri, Jean-Claude Le Gouic, Brigitte NaHoN, Edmond Nogacki, Jean-François Robic, Maryvonne Saison, Olivier Schefer, Gilles A. Tiberghien, Rachida
Triki, Hélène Virion.
Journée d'étude, Dessins de territoires / Territoires du dessin ,Université de Toulouse Jean-Jaurès, Laboratoire LLACREATIS, 28 janvier 2021
Co-direction Isabelle Alzieu & Hélène Virion
Intervention – Territoires célestes. L'impossible transcription de la forme.
Direction du numéro:
DES ILLUSIONS, n°7 de la revue Plastik, Institut ACTE, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Contributeurs : Marie Fraser, Sylvie Captain-Sass, Richard Conte, Christophe Viart , Dominique Chateau, Jacinto Lageira, Olivier Richon, Florian Gaité, John Cornu, Joan Fontcuberta
Consultable sur http://plastik.univ-paris1.fr/numeros/
Journée d'étude, Le « nous » en images, approches critiques des pratiques photographiques et de la sociabilité », Paris 8, 03 Mai 2018
Intervention – Sociabilité photographique et exhibition contrainte : Une résistance dans la dynamique d’affirmation du lien social
L’image photographique est la trace visuelle de régimes de sociabilité. Elle est la trace d’un héritage ou l’expression de « la vérité du souvenir social » selon Pierre Bourdieu. Longtemps dénuée de toute résonnance à l’extérieur du cercle familial ou amical, avec l’avènement du numérique et des technologies de la communication, elle expose aux yeux de tous des évènements et affects liés aux sphères privées. Par cette modification d’usage la frontière de l’intime et du public, comme ses bornes glissent et entraînent avec elle nombre de questionnements sur la représentation de soi, mais surtout sur la présentation d’un « nous ». Le rite photographique n’est plus celui d’un passage mais du dévoilement plus ou moins consenti d’un réseau de relations. Il engendre une modification d’usage indissociable de celui des réseaux sociaux et de ses modalités de diffusion. Loin des albums de famille, les photographies vernaculaires s’exhibent et se diffusent à grande échelle. Nées d’ « une affection personnelle pour les gens et pour les choses » empruntée à Willard Morgan, elles deviennent le témoignage, parfois exhibé, d’interactions sociales. Elles imposent alors une nouvelle cartographie et de nouveaux paradigmes photographiques. Comme elles déterminent, non sans tension, de nouveaux régimes de sociabilité. La présente intervention vise à questionner cette zone de résistance. Elle sera l’occasion d’étudier comment ces rites de sociabilité, comme activation voire réactivation du lien social, peuvent de manière paradoxale mettre en tension le rapport à l’autre par une exhibition photographique contrainte.
Colloque International, Des Illusions, Paris 1 Panthéon-Sorbonne / Institut ACTE / CNRS / Ministère de la Culture
Carreau du Temple, Paris, Vendredi 3 novembre 2017
Co-direction avec Sylvie Captain-Sass et Richard Conte
Avec les interventions de Marie Fraser, Florian Gaité, Clarisse Gardet, Jacinto Lageira, Marion Noulhiane, Olivier Richon, Christophe Viart
L’art questionne depuis la caverne de Platon les illusions comme les désillusions. Il engage la représentation sur le pan d’ombres, de chimères qui se veulent toujours plus insidieuses à mesure que les techniques de l’image se perfectionnent, que les méthodes d’appréhension du sensible s’affinent. L’anthropocentrisme de notre lecture du monde, fondateur de l’illusion collective construit croyances, idéologies et superstitions. Ces systèmes donnent à l’être humain l’illusion d’une appropriation contrôlée, d’une infinitude rassurante. Nous savons pourtant aujourd’hui que les cinq sens, portés par un corps et son cerveau construisent une abstraction efficace, synthétique mais aussi éminemment subjective et interprétative du monde. D’illusions en désillusions l’artiste ne cesse de repousser les lignes de ses capacités d’être au monde, en tentant d’en agrandir les limites expérimentales.
L’art ce “trompe la vie”, comme le définit Baudrillard, semble vouloir survivre aux leurres sur lesquels il s’appuie. Il paraît se jouer de cette « remise en jeu » au sens d’ illudere. Ce pourquoi il est important de définir quels chemins emprunte l’artiste pour investir, dénoncer, transfigurer ou sublimer son environnement, ses conditionnements perceptifs et les illusions qui lui sont associées. Comme il est déterminant de définir comment l’artiste fait de l’illusion, comme de la désillusion un levier créateur. Il s’agit à la croisée des arts et des sciences de questionner des artistes, des philosophes, des psychologues, comme des neuroscientifiques sur les enjeux de ce paradoxe apparent. L’intention est de sonder le point de bascule entre ces deux termes en vue de faire émerger des pratiques et théories basées sur la relation souvent poreuse entre illusions et désillusions.
Pour répondre à ces interrogations, les intervenants sont invités à proposer des communications explorant l’une ou plusieurs des pistes centrales suivantes. Seront en ce sens privilégiées les propositions mêlant approches théoriques et artistiques, en vue de définir au plus près les contours d’une réflexion art-sciences sur la relation complexe entre les illusions et les désillusions.
1- La réflexion artistique, issue de la parole de l’artiste, permettra de définir comment l’art fait de l’illusion ou de la désillusion un levier créateur à même de souligner, valoriser ou détruire l’illusion et/ou son contraire.
2- La réflexion esthétique sera l’occasion de toucher au plus près les enjeux de ce paradoxe mêlant arts, sciences et sociologie. Elle conditionnera une compréhension du monde des signes, des simulacres et des simulations.
3- La réflexion philosophique éclairera l’évolution du rapport qu’entretient l’être humain aux illusions qui construisent la réalité de son quotidien, les potentiels, entre passé, présent et futur, que portent les désillusions.
4- La réflexion scientifique, quant à elle, permettra de replacer au cœur des perceptions cette question à la fois cognitive et éthique, ouvrant à nombre d’enjeux perceptifs, cognitifs, philosophiques et artistiques.
"La photographie de famille : De l'album aux cimaises", Privé/ Public, Questions Théoriques, Juin 2017
La photographie de famille relève de l’ordre de l’intime et du privé. Elle est le sujet et l’objet d’une histoire filiale précieusement recueillie dans les albums de familles. Trace d’un héritage, elle est le témoignage visuel de moments confidentiels passés et figés sur le papier photosensible. Elle est le signe d’évènements privés, dénués de toute résonnance à l’extérieur du cercle familial. Or depuis quelques années elle se collecte, elle s’expose sur les cimaises des musées dévoilant aux yeux de tous des évènements et affects liés à des sphères intimes. Par cette modification d’usage la frontière du privé et du public, comme ses bornes glissent et entraînent avec elle nombre de questionnements dans le sillage de la pensée de Roland Barthes dans La Chambre Claire. Comment pouvons-nous être touchés par une photographie liée à une généalogie dont nous ne sommes familiers, par un rituel filial dont nous sommes étrangers ? Le présent article vise à questionner l’essence de la photographie de famille, à interroger sa charge symbolique et référentielle. Il ambitionne d’en reconsidérer la place à l’heure où des photographies sans héritiers s’exhibent. Des albums de famille aux cimaises des musées l’intention est de sonder la ou les places que prend la photographie de famille aujourd’hui. Face à ses nouveaux enjeux de visibilité et de diffusion abordons son histoire, ses usages pluriels en vue de comprendre comment l’intérêt porté à ces histoires intimes et filiales a pu passer du domaine privé aux yeux du public.
Colloque international, Edward Hopper, 50 ans après : influence et héritage / TIL / Université de Bourgogne / Dijon, 07 Avril 2017
Intervention - Hopper en héritage : Dialogues poïétiques autour du manque
La notion d’héritage est indissociable d’un principe de transmission. Dans le cas d’Edward Hopper il ne se livre pas, il se conquiert. Il nécessite de composer avec le silence et le manque pour accéder à l’essence de ses toiles. Face à cette herméticité abordons, de ses influences à son héritage protéiforme, le mystère de cette œuvre qui résiste à toute interprétation et suscite toujours autant de fascination.
Colloque international - Fictions secondes - Équipe Fictions & interactions / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / CNRS, 26 et 27 Mai 2016
Intervention - Melancholia, les enjeux d'une fiction mise en abîme
Le concept de fiction seconde se pose comparativement à une fiction première. S’impose avec elle une priorisation, une hiérarchisation de l’une par rapport à l’autre. En émane nombre de questionnements sur son positionnement, son rôle et sa visée. Autant de paramètres qu’il convient d’aborder pour tenter d’en saisir les contours et les enjeux. Tenus par cette intention, nous aborderons différentes strates de fiction présentes dans le film Melancholia, 2011 de Lars Von Trier ; le postulat étant d’interroger à travers la variété des oeuvres picturales présentées, l’importance déterminante de la référence à l’Ophélia, 1851-1852 de John Everett Millais. Elle sera l’occasion d’un questionnement sur la fiction seconde et par extension sur les jeux d’emboîtement, de mise en abyme. Elle sera l’opportunité de se demander dans quelle mesure la fiction seconde impacte voire affecte la fiction première. Comme nous interrogerons la manière dont elle lui fait écho.
Publication - "La Chambre Claire : Entre pensée subjective et expérience de la subjectivité", Roland Barthes : Vision plurielle d'un parcours pluriel, USEK / Presses de l'Université Saint-Esprit de Kaslik, Kaslik, 2016
Sémiologue et investigateur de l’expérience, Roland Barthes allie deux procédés d’apparence inconciliables pour structurer son ultime ouvrage. Il décloisonne lors de La Chambre Claire la théorie photographique et la repense fort d’une étude phénoménologique, d’une expérience subjective. Il y propose un éclaircissement sur la nature et l’essence de la photographie. Notre intervention portera sur la vision plurielle avec laquelle il aborde la pratique photographique. Elle sera l’occasion d’interroger la manière dont Roland Barthes élabore une pensée subjective et en fait un exercice de la subjectivité. Nous reviendrons pour cela sur une distinction analytique des deux postures de non initié au médium adoptées par l’auteur, à savoir le sujet regardant puis regardé, respectivement le Spectator et le Spectrum. Puis à la question de la posture s’ajoutera celle plus complexe d’une expérience existentialiste du médium. Celle-ci prend forme à partir de la vision plurielle d’une pratique plurielle liée au noème « ça-a-été » (1980 : 148). Afin de l’aborder dans toute sa complexité, nous rappellerons l’importance de la Photographie du Jardin d’hiver où il découvre dans le visage d’un enfant, les traits de sa mère décédée. Différents exemples photographiques tirés de La Chambre Claire serviront également à illustrer l’importance de la subjectivité dans son cheminement théorique. Nous reviendrons particulièrement sur le Portrait de Lewis Payne, 1865 d’Alexander Gardner. Par ce développement sémiotique et plastique nous ouvrirons la fin de notre intervention sur l’annotation conclusive placée sous la photographie de Lewis Payne en attente de pendaison, à savoir « Il est mort et il va mourir »(1980 : 149). Nous en ferons émerger des thématiques récurrentes chez Roland Barthes, catalysées dans cet ultime ouvrage autour de l’épreuve du deuil inextricablement liée à l’expérience de l’image photographique.
Journée d'étude - ARIAD-R - Musée des Arts et Métiers / Paris 1 Panthéon-Sorbonne / CNRS / 15 Janvier 2016
Intervention - L’objectif Petzval : entre défaillances techniques et enjeux photographiques
L’objectif Petzval inventé en 1840, avant d’être abandonné dans les années 20 puis résurgent depuis 2013 pose dans le contexte du projet ARIAD-R, le postulat d’un élan novateur. Cet objectif photographique dédié aux portraits est l’exemple même de l’innovation dans toute sa complexité et ses évolutions. Il est l’occasion d’interroger par une pensée prospective la force du cycle de vie des artefacts. Dans cette intention la pensée de Gilbert Simondon et plus particulièrement la manière dont il décrit que les « effets d’une invention dépassent la résolution du problème » (2008 : 171) en pose l’enjeu. Elle met en exergue le franchissement de l’usage premier de l’objectif Petzval, comme de ses défaillances pour y puiser la source d’un rebond. En ce sens, la présente intervention est l’occasion d’ouvrir le propos sur l’Archéologie des innovations abandonnées à l’idée de résurgence, à savoir au R du projet ARIAD-R. Elle est ainsi l’opportunité d’aborder la défaillance comme enjeu d‘une réinvention et d’une réexploitation par de nouvelles techniques, de nouveaux usages, les spécificités de l’optique de 1840. Il s’agit en ce sens de retracer la manière avec laquelle l’obsolescence technique engendrée par de nouvelles gammes d’optiques, fera tomber dans l’oubli celui-ci avant de puiser de ces mêmes défaillances un nouvel élan, une réhabilitation et une exploitation inédite liée à de nouveaux enjeux photographiques.
Journée Scientifique - Roland Barthes - Vision plurielle d’un parcours pluriel / Université Saint-Esprit de Kaslik / Liban / 29 Octobre 2015
Sous la direction de Nicole Chalhoub
Intervention - La Chambre Claire : Entre expérience de la subjectivité et pensée subjective
Journée d’étude Cerveaux, Créations, Infinis, CNRS/ CNAM / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 15 octobre 2015
Sous la direction de Sylvie Captain-Sass et Richard Conte
Intervention - Cerveau et création numérique : d’images en mouvement, en mouvements de pensée, les enjeux d’un nouveau régime d’image
Gilles Deleuze dans son ouvrage L’image-temps : Cinéma 2 (Deleuze, 1985) précise au-delà du corps l’importance du cerveau dans l’expérience du cinéma moderne. Il ouvre ainsi une brèche dans les modalités de perception de l’image animée et appelle à un mouvement de pensée.
Dans son sillage notre communication portera sur cette expérience inédite, susceptible d’ébranler les habitudes du regardeur et de le mener à penser l'œuvre. L’intention sera en ce sens de solliciter une déstabilisation des repères comme orientation de recherche. Elle visera à aborder plastiquement l’inconnu comme une modalité du trouble cognitif, comme la condition d’une potentialité de réception infinie.
A l’appui d’œuvres photographiques et vidéographiques, la question des automates et des automatismes abordée par Gilles Deleuze sera à ce propos particulièrement éclairante. Elle permettra de mettre en paradigme les modalités de création et de réception à ce « grand automate spirituel qui marque […] la manière dont la pensée pense et se pense elle-même, dans le fantastique effort d’une autonomie » (Deleuze, 1985, p.343).
Appréhender l'œuvre, en regard des automates et des automatismes, nous incitera à concevoir l’impact de la création et de la réception sur les mécanismes cognitifs. De la plasticité de l’œuvre à la plasticité cérébrale nombre d’enjeux artistiques et neuroscientifiques seront en ce sens abordés afin de penser sous un angle poïétique le lien entre cerveau, création numérique et infini.
Création - Photographie – Autonomie – Automate – Automatisme – Cognition - Infini
Soutenance de thèse en Art et Sciences de l'art, Galerie Michel Journiac, Paris, 3 juin 2014
Présentée et soutenue sous la Direction de Richard Conte, Professeur des Universités en Art et Sciences de l’art, Paris I Panthéon-Sorbonne
devant un jury composé de :
- François Soulages, Professeur des Universités , Directeur du Laboratoire Arts des images et Art Contemporain, Université de Paris VIII
- Olivier Richon, Professeur de Photographie, Royal College of Art de Londres
- Marie Fraser, Professeure des Universités en Art contemporain et Muséologie, Université du Québec
- Raphaël Baroni, Professeur associé de didactique à l’Ecole de français langue étrangère, Université de Lausanne
L’instance photographique. Pour une requalification de la création en photographie
L’instant comme l’instantanéité se confrontent à une ambiguïté temporelle. Ils se heurtent à une fragmentation, à laquelle la photographie ne saurait se résoudre. Elle ne saurait se contraindre à une coupe immobile du temps, car le sens ontologique de l’image photographique contemporaine glisse. Il se dérobe à l’ancrage passé, daté et révolu lié notamment à la pensée barthienne et nécessite une redéfinition détachée de la perception mortifère de La Chambre Claire. Il révèle les carences des outils théoriques susceptibles de saisir l’essence de la création photographique. Il nous engage dans une requalification de son élaboration, de sa substance, comme de son étude. Entre déstructuration et restructuration nous défendons une forme susceptible de repousser les bornes de l’instant vers une densité de temps, de drame. Nous composons une situation photographique dont les perspectives troublent, inquiètent, interrogent. Par une poïétique de la dérive, du manque et de l’incertitude, nous constituons un événement carencé. Nous déterminons une circonstance suffisamment pesante pour laisser planer sur l’instant le poids d’une tension. L’instance puiserait ainsi du manque, du doute, un ressort dramatique comme une hypothèse de recherche tournée vers une appréhension, non sans évoquer l’expérience éprouvante liée au défilement des images.
Mots Clés : Photographie - Manipulation - Manque - Densité - Suspens - Suspense - Tension